LE MONITEUR

https://www.lemoniteur.fr/article/comment-se-servir-efficacement-d-un-nuancier.570019

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Comment se servir efficacement d’un nuancier ?

Le peintre a un rôle d’aiguilleur à jouer auprès de ses clients dans le choix des couleurs à appliquer. Voici trois solutions pour rapprocher la demande du client du nuancier.

Il suffit qu’une émission de TV dédiée à la décoration mette en avant une couleur pour que les consommateurs fassent des recherches sur Internet, feuillettent des magazines et contactent leur peintre pour refaire leur salon dans la couleur à la mode ! Internautes, zappeurs, les nouveaux « consom’acteurs » sont de plus en plus exigeants. Comment le peintre peut-il répondre à cette demande ? Le peintre a un devoir de conseil. Il aide ses clients à faire les bons choix et les accompagne dans cette démarche. Mais, pour réussir, le peintre doit se réapproprier la couleur et en comprendre sa composition afin d’expliquer ses suggestions. La couleur est une sensation produite par les ondes électromagnétiques de la lumière, réfléchie par un support et perçue par l’œil et interprétée par le cerveau.

Comment marier les couleurs entre elles ? Pourquoi certaines associations qui semblaient opportunes sont décevantes au final ? Seules les couleurs ayant des critères en commun – tonalité, clarté, saturation – peuvent s’harmoniser. La clé étant dans l’équidistance visuelle nécessaire pour satisfaire l’œil humain. Car, le rythme entre les tons modifie la perception que l’être humain a de la couleur.
Le nuancier apparaît comme l’outil roi d’aide à la décision. Mais encore faut-il savoir s’en servir. Le nuancier RAL, issu de l’industrie métallique, apparaît limité. Les industriels lui préfèrent aujourd’hui le NCS (Natural Color System® ©) plus complet. Même s’ils prennent soin de créer leurs propres codes pour personnaliser leurs offres. Le nuancier NCS s’appuie sur le fait que l’œil humain discerne six couleurs fondamentales (rouge, jaune, vert, bleu, blanc et noir). Les autres relèvent d’un mélange. Aussi, le nuancier référence 1950 couleurs disposées en toupie, le rouge, jaune, vert et bleu sur le diamètre, le blanc et le noir aux extrémités. Apprendre à le lire, c’est décrypter les tonalités, le degré de clarté, la saturation et anticiper les effets que ces critères vont produire dans l’espace.

 

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3 questions à – « Il n’y a pas de vilaines couleurs, il n’y a que de mauvaises harmonies » – Marie-Pierre Servantie, chromo-architecte (1) Pourquoi les peintres ont-ils abandonné les couleurs ?

Les peintres sont devenus de simples applicateurs. Les industriels ont su capter la maîtrise de la couleur en multipliant les teintes. Autrefois, les peintres étaient des coloristes qui savaient utiliser les pigments. Aujourd’hui, ils doivent jouer leur rôle de conseil auprès de leur clientèle, mais ils ont perdu cette compétence.

Comment les aider à se réapproprier la couleur ?

Par la formation et la sensibilisation ! Je suis moi-même intervenue dans une formation organisée par la Capeb. Nous avons abordé la théorie avec une approche sur les critères de la couleur, l’harmonie dans les ensembles colorés, puis la pratique avec des exercices d’application.

Quels conseils doivent-ils donner ?

Le peintre doit d’abord écouter la demande du client et l’analyser en fonction du chantier (du volume des pièces, leurs fonctions, l’éclairement, les matériaux…). Il n’y a pas de vilaines couleurs, il n’y a que de mauvaises harmonies…

(1) Marie-Pierre Servantie « Chromo-Architecture, l’art de construire en couleur », éditions Alternatives, 2007.

Prendre la mesure des dimensions colorimétriques Principe

 

La couleur associe trois critères : la tonalité (rouge, jaune, vert, bleu), la clarté (pâle ou foncé) et la saturation (terne ou vif). L’harmonie entre les couleurs n’apparaît qu’à condition de leur attribuer un élément commun.

Conseil

 

Si un client réclame une peinture ton coquille d’œuf, quelle teinte lui proposer ? Selon la clarté et la saturation de la coquille, l’œuf ne produit pas du tout la même couleur ! La teinte ne suffit donc pas pour arrêter un choix, encore faut-il l’associer à un niveau de clarté – le client souhaite-t-il une couleur pâle ou au contraire foncée ? – et à un degré de saturation, plus ou moins intense, orientant le choix vers une couleur vive ou terne.

Analyser la couleur grâce à la technique du contretypage Principe

 

Décomposer les éléments d’une couleur permet de l’imiter pour la reproduire à l’identique. Par exemple, mélanger du blanc avec une couleur permet d’obtenir un ton lavé. La même couleur mélangée à du gris donne un ton rompu, etc.

Conseil

 

Grâce à cet exercice, l’artisan peut analyser l’échantillon présenté par son client. Il n’est pas question de recréer la couleur, mais de comprendre la demande et de vérifier sa pertinence ou au contraire de proposer d’autres nuances. Un coloris choisi d’après photo, par exemple, trompe l’observateur, du coup recréer l’échantillon permet de confirmer ou infirmer le choix final.

Replacer la couleur dans son environnement Principe

 

L’espace et la lumière modifient la perception que l’humain a de la couleur. Il faut donc tenir compte du contexte dans le choix de la couleur.

Conseil

 

Selon l’orientation de la pièce, sa taille, son volume, sa destination (bureau, chambre à coucher, salon), l’effet produit par la couleur diffère. Une couleur forte peut très bien convenir dans une petite pièce pour peu qu’elle soit appliquée en contre-jour, car elle ne capte pas la lumière ! Les murs latéraux, eux, s’habillent de tons pastel, plus doux. Enfin, les couleurs du mobilier doivent également être analysées pour vérifier leur compatibilité.

Pour aller plus loin

La 14 e Académie de la couleur « Bordeaux bleu cerise » se tiendra les vendredi 22 mars à 13 h 30 et samedi 23 mars 2013 de 10 h à 18 h 30 à Bordeaux.

Programme complet : http://academiedelacouleur.org